Les mots de la prévision
Pression atmosphérique
Il s'agit du poids de la colonne d'air située au dessus de la surface considérée. Elle est plus faible avec l'altitude car la colonne d'air à prendre en compte est plus courte. L'unité de pression utilisée en météorologie est l'hectopascal (hPa). Au niveau de la mer, la pression moyenne est de 1 013,25 hPa, arrondie généralement à 1 015 hPa. On parle de basse pression au-dessous de 1 010 hPa et de haute pression au-dessus de 1 020 hPa. A 3 000 m d'altitude, la pression moyenne est de l'ordre de 700 hPa, à 5 500 m de l'ordre de 500 hPa, c'est-à-dire la moitié de la valeur au sol.
La notion de basse ou haute pression n'a donc de sens que pour une même altitude.
A 16 000 mètres, elle est d'environ 100 hPa, autrement dit 90% de la masse de l'atmosphère se situe dans les 16 premiers kilomètres.
Dépression et anticyclone
Au sein d'une zone de l'atmosphère, la pression atmosphérique peut être plus basse ou plus élevée que dans les zones avoisinantes. La pression atmosphérique n'est pas constante : il existe des maxima et des minima locaux. On appelle respectivement dépressions et anticyclones les zones de basses et hautes pressions. Une dépression se creuse quand la pression diminue en son centre et se comble quand la pression y augmente. Un anticyclone s'établit, puis se renforce quand la pression augmente en son centre, et s'affaisse ou s'affaiblit quand la pression y diminue.
Flux (d'air)
C'est un ensemble de vents soufflant depuis une direction donnée (d'ouest, de nord, etc.) sur une grande étendue spatiale (par exemple un pays).
Selon la règle de Buys-Ballot (scientifique néerlandais 1817-1890, l'un des fondateurs de la météorologie moderne), le vent est presque parallèle aux lignes isobares. Les vents autour d'une dépression tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Nord et dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Sud (inversement pour un anticyclone). Plus les isobares entourant le centre de la dépression sont resserrées, plus la force du vent est élevée.
Effet de Foehn
Lorsqu'un courant aérien rencontre un relief suffisamment large, la masse d'air franchit l'obstacle en s'écoulant par dessus. Au vent du relief, ces parcelles d'air sont alors soumises à une détente et se refroidissent. Leur température atteint souvent celle du point de condensation où les nuages se forment. Parfois des précipitations de pluie ou de neige apparaissent, évacuant une partie de l'eau transportée par le flux d'air.
Puis, sous le vent du relief (une fois les sommets franchis), l'air subit au contraire une compression qui le réchauffe, plus ou moins selon la part d'humidité perdue précédemment. C'est cette modification - souvent très sensible - que l'on appelle l'effet de foehn.
Thalweg et dorsale
Une dorsale (ou crête barométrique ) est un axe d'extension privilégié de hautes valeurs de pression. Il est utile de repérer les dorsales car elles sont associées à une amélioration sensible du temps. Suivant la dimension et la vitesse de déplacement de la dorsale, cette amélioration peut être durable ou seulement temporaire.
Un thalweg (ou creux barométrique ) est un axe d'extension privilégié de basses valeurs de pression. Il est utile de repérer les thalwegs car ils sont associés à une dégradation sensible du temps. Dans de nombreux cas, ces thalwegs sont associés à des zones frontales de mauvais temps.
Troposphère
La troposphère constitue l'objet d'étude principal des prévisionnistes car tous les phénomènes météorologiques se forment dans cette partie de l'atmosphère. Aux latitudes tempérées, elle correspond aux premiers kilomètres de l'atmosphère. Son épaisseur varie suivant la latitude (plus on s'éloigne de l'équateur, plus elle s'amincit) et la saison (la troposphère est plus épaisse en été). Son sommet, appelé tropopause, se situe entre 8 à 12 km d'altitude à nos latitudes. Son altitude varie entre 18 km dans les régions proches de l'équateur et 6 km près des pôles. Cette altitude évolue également avec les saisons. La troposphère est caractérisée par une décroissance moyenne de la température de –0,65°C tous les 100m d'altitude.
Courant-jet
Le courant-jet (ou jet stream) est un tube de vent très fort situé au sommet de la troposphère, première couche atmosphérique en partant du sol.
Les caractéristiques du courant-jet sont les suivantes :
- altitude : généralement entre 8 et 12 km ;
épaisseur : quelques km ;
- largeur : une centaine de km
longueur : plusieurs milliers de km ;
- vitesse : entre 100 et 400 km/h (plus rapide dans l'hémisphère d'hiver) ;
- direction dominante : Ouest
- position moyenne : entre 20° et 50° de latitude (proche du pôle de l'hémisphère d'été, et plus au sud sur la partie ouest des bassins océaniques).
Le courant-jet joue un rôle majeur dans la formation des dépressions des moyennes latitudes. Les météorologues suivent en permanence ses déformations et la position des dépressions par rapport à ce vent d'altitude. Ils l'ont surnommé « rail des dépressions », car il conditionne leur déplacement et leur activité. En moyenne, il est situé en été sur l'Atlantique nord, circulant au nord des îles britanniques, vers l'Islande et la Norvège. En hiver, il est plus rapide et circule plus au sud.
Perturbation
Il s'agit d'une dégradation du temps associée à une dépression. Aux latitudes tempérées, ce terme s'applique couramment au système dépressionnaire structuré par un front chaud, un secteur chaud et un front froid (avec éventuellement une occlusion ). Une perturbation désigne également la zone nuageuse associée à un tel système.
Traîne
La traîne est la partie postérieure d'une perturbation. Elle est constituée de nuages de type cumuliforme (Cumulus, Cumulonimbus, Strato-cumulus) qui apportent des averses parfois orageuses. La traîne est caractérisée par l'alternance entre nuages, éclaircies, et averses, comme par exemple les giboulées de mars.
Circulation générale
La « circulation générale » désigne les mouvements de l'atmosphère et de l'océan qui se produisent et interagissent à l'échelle de la planète. La circulation générale répartit les vents en surface de l'équateur aux pôles. Elle est accompagnée de phénomènes météorologiques tels que les perturbations dans les régions tempérées, les cyclones tropicaux, les Copyright Météo-FranceAlizés, ou encore El Niño. L'existence et la structure de la circulation générale proviennent de la différence de rayonnement solaire entre l'équateur et les pôles, ainsi que de la déviation des mouvements de l'air par la rotation du globe terrestre autour de son axe.
Ces cartes de pression moyenne illustrent les caractéristiques principales de la circulation générale. On y distingue :
- de basses pressions peu marquées au niveau de l'équateur ;
- de puissants anticyclones subtropicaux autour des 30°N et 30°S, préférentiellement situés sur la partie est des bassins océaniques. On reconnaît le célèbre anticyclone des Açores (1). On repère également son alter-ego, l'anticyclone de Sainte-Hélène (2), dans l'Atlantique Sud. Dans l'Océan Indien, il s'agit de l'anticyclone des Mascareignes (3). Pour l'Océan Pacifique, l'anticyclone d'Hawaï au nord (4) et de l'île de Pâques au Sud (5) ;
- des dépressions vers 60°N et 60°S. On retrouve la dépression d'Islande pour l'Atlantique Nord (6) et la dépression des îles aléoutiennes pour le Pacifique Nord (7). Dans l'hémisphère Sud, il s'agit d'un chapelet presque ininterrompu de dépressions ;
- des pressions plus élevées au niveau des pôles, proches de 1015 hPa ;
- les Alizés au niveau des régions intertropicales. Ces vents sont de direction Nord-Est dans l'hémisphère Nord et de direction Sud-Est dans l'hémisphère Sud. Ils convergent alors au niveau de l'équateur météorologique ou ZCIT (Zone de Convergence Inter-Tropicale), notée sous la forme d'une ligne noire épaisse sur les cartes ;
- des vents d'Ouest aux moyennes latitudes, plus rapides dans l'hémisphère d'hiver ;
- des vents d'Est aux pôles.
Des différences selon les saisons et l'hémisphère :
- les dépressions sont plus creuses dans l'hémisphère d'hiver
- à saison équivalente, les dépressions sont plus creuses dans l'hémisphère Sud ;
- des anticyclones apparaissent sur les continents de l'hémisphère Nord, en hiver, à des latitudes assez élevées (vers 40°N-60°N). Il s'agit d'anticyclones thermiques formés par la présence d'air très froid, donc plus lourd en hiver ;
- des dépressions apparaissent sur les continents de l'hémisphère d'été, à des latitudes assez basses (entre 20 et 40°). Il s'agit dépressions thermiques formées par la présence d'air très chaud, donc plus léger. On remarque la présence d'une dépression au-dessus de l'Himalaya en été, à l'origine du phénomène de mousson (
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A l'échelle de la France, la circulation générale se traduit par l'influence conjointe de l'anticyclone des Açores et de la dépression d'Islande. Leurs noms sont ainsi très fréquemment cités dans les bulletins météorologiques. Les conditions météorologiques seront principalement dictées par l'anticyclone des Açores en été, et par la dépression d'Islande en hiver.
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