Le Kenya sous le choc après l’attaque d’une université
« C’est la guerre ! » Abdullahi Salat, le président du conseil supérieur des musulmans pour la région de Garissa, a la voix cassée par l’émotion et la colère. « Nous sommes en guerre, répète-t-il, en guerre contre le terrorisme. » Ce responsable religieux est sous le choc de l’attaque la plus meurtrière que le Kenya ait connue depuis celle contre l’ambassade américaine en 1998 (213 morts). Jeudi matin, à l’aube, un groupe d’hommes armés et cagoulés a fait irruption sur le campus de l’université de Garissa, ville de l’est du Kenya située à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Somalie, tuant au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, en blessant 79 autres. L’attaque a été revendiquée par le Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin (« Mouvement des jeunes combattants »), le groupe somalien né en 2006, plus connu sous le nom des Chabab, liés à Al-Qaida. « Des monstres… », lâche Abdullahi Salat, joint par téléphone.
« Les assaillants ont d’abord tué deux gardes placés à l’entrée du campus avant de tirer sans discrimination une fois à l’intérieur de l’université »
D’après la police, les Chabab ont fait irruption dans l’université vers 5 h 30 (6 h 30 à Paris), alors que des étudiants partaient prier à la mosquée du campus où cohabitent plus de 800 garçons ou filles.
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